Les Grands Ports de France et d'ailleurs

 
L'Orient

L'Orient

L'Orient, port négrier

(Passé négrier comme dans de nombreux ports français)

Le port permettant la construction et l’entretien des navires ainsi que la vente des marchandises provenant d’Asie fut Lorient à partir de 1734 ; avant cette date les ventes étaient faites à Nantes ou à Saint-Malo. Un autre port d’entretien et d’escale fut implanté à Port-Louis de l’île de France en remplacement de l’île Bourbon évitant aux navires de revenir systématiquement à Lorient pour caréner et réparer, et permettant aux équipages de reprendre des forces et de s’approvisionner en vivre frais. Les comptoirs sont installés à Pondichéry, Chandernagor et Canton. Les produits vendus sont de deux catégories, les produits non transformés comme le café, le thé, le poivre, le salpêtre, le fil de coton ou de soie et les produits ayant déjà subis une transformation comme les étoffes et les « curiosités ». Parmi les « curiosités », on y retrouve les célèbres porcelaines de Chine et les cotonnades dont la quantité transportée ne cesse de progresser au court du XVIIIe siècle. Touts ces produits sont soumis à une réglementation douanière compliquée qui amène à la contrebande et à la fraude. C’est ainsi qu’à leur arrivée à Lorient, les navires de la Compagnie sont déchargés en partie clandestinement et qu’une grande part de la population de Lorient vit de ce trafic. Le déroulement des ventes s’effectue en plusieurs étapes. Après l’arrivée du navire, un descriptif sommaire de la cargaison est envoyé aux négociants fréquentant habituellement les ventes et deux mois avant la vente une liste plus détaillée leur est expédiée avec une indication sur les conditions de vente, en général, par adjudication aux enchères publiques et livraison des marchandises après paiement. Quelques jours avant la vente, des affiches sont apposées à proximité de la salle des ventes. Ensuite vient la vente, présidée et dirigée par deux directeurs de la Compagnie et suivant un cérémonial précis. En effet, des soldats placés à l’entrée de la salle des ventes rendent les honneurs militaires à l’arrivée des directeurs et des négociants. Les ventes se font dans une vaste salle avec les négociants placés dans un amphithéâtre. La vente, par adjudication de lots importants, menée par un commissaire, assis dans un bureau en face des négociants, se réalise promptement. Des sommes importantes sont mises en jeu, le principal souci du commissaire est d’éviter l’entente entre négociants pour que les prix ne baissent pas. Après cette vente, se déroule une « petite vente » des produits détériorés permettant d’acheter quelques curiosités ou des petits lots.

Port militaire de Lorient , fait par Louis Le Breton dans les années 1860

 
Bordeaux

Bordeaux

Bordeaux, port négrier

(Passé négrier comme dans de nombreux ports français)

La fin du XVIIIe siècle voit un regain d’activité. Nantes qui dominait jusqu’alors le marché se voit concurrencer par Bordeaux qui occupe une place croissante. A l’échelle du royaume, le cinquième de toute la traite française est réalisée entre 1783 et 1793. On continue à construire des navires pour la traite des nègres et c’est ainsi qu’en en 1790, c’est L’Assemblée Nationale, navire de 240 tonneaux doublé de cuivre et destinés à la « traite des nègres » qui est construit sous la direction du Sieur Caro dans le chantier du Kernével du négociant Lorientais Charles Henry de La Blanchetais.

La place de Bordeaux s’est développée grâce aux plantations sucrières antillaises et à l’expansion du trafic dit d’entrepôt pour la réexportation des produits coloniaux. De 1720 à 1787, le trafic maritime de Bordeaux a doublé et sa valeur d’échanges a été multipliée par dix-huit. Cette expansion s’est appuyée sur des réseaux marchands constitués par l’arrière-pays, Moyenne-Garonne et Dordogne et par son avant-pays, Europe du nord (Allemagne et Iles Britanniques) et îles d’Amérique (Martinique et Saint-Domingue) [14] . Au XVIIIe siècle, Marseille rayonne sur l’espace méditerranéen, le port entretient des liens avec la méditerranée arabo-mulsumane. Du négoce s’effectue aussi avec Trieste en Adriatique et la mer Noire, mais Marseille découvre surtout le commerce avec les océans : Océan Pacifique ou mer du Sud, Océan Atlantique et Indien, ainsi que la Chine avec Canton. Marseille prend donc une dimension portuaire mondiale [15] . D’après Philippe Haudrère, les différentes places commerçantes, liées aux ventes de la Compagnie des Indes sur Lorient, ont des marchés spécifiques. C’est ainsi que la ville de Nantes est spécialisée dans les drogues, les épiceries et les cotonnades teintes ou peintes mais Nantes n’acquière pas de mousselines et de curiosités. Paris, Lorient et Genève ont une attitude inverse et s’intéressent aux produits de luxe. Quelques villes sont très spécialisées, c’est ainsi que Limoges achète du poivre, Lyon des fils de soie, Bordeaux de la porcelaine, Morlaix et surtout Saint-Malo du thé.

Quai de Louis XVIII Bordeaux

Allom, Thomas (1804-1872)

 
Port Royal, Jamaica in 1758

Port Royal, Jamaica in 1758

An aerial view of Port Royal, Jamaica in 1758, showing merchantmen and other vessels in the approaches. In the early years of the 18th century Port Royal had been notorious as a den of iniquity for pirates and brigands of all kinds. In 1724 it was the scene of the execution of the famous pirate 'Calico' Jack Rackham at Gallows Point. Port Royal had been devastated by an earthquake in 1692, but was subsequently re-occupied and rebuilt as Britain's principal naval and mercantile port in the Caribbean. As a wealthy sugar island, Jamaica was a valuable colony for Britain and was also heavily involved with the slave trade, making Port Royal a principal centre for this. By the middle of the 18th century a new doctrine of the liberalization of trade was emerging, in an effort to curb the excesses of monopoly trade claims. In peacetime, a system evolved that became known as the Freedom of the Seas. This promoted the belief that every ship should have the right to expect an unhindered passage to her destination, providing she was engaged in honest trade and prepared to obey the customs laws of the country in which she hoped to sell her cargo. The artist has distorted the perspective to achieve his effect, with a predominance of sky occupying half the picture. Port Royal lies towards the left and the flat coastal plain is encircled by mountains. The port is visible inside the harbour. Morant Bay Fort, built in 1758, is to the left of centre, at the mouth of the harbour. Small islands are depicted scattered in the foreground amongst the ships. Three British war ships are shown under way off the harbour. The one on the left shows her stern and red ensign. Those on the right of centre, broadside, and on the far right, with the bow in view, fly Union Jacks at the bow and red ensigns. Other shipping is visible at anchor on the left in the distance. The artist started his painting career as an assistant to a ship's painter on Sir Charles Knowles's ship, and he rose to become one of the principal painters of naval actions of the 18th century. Date made circa 1758

 
Brest vue de l'intérieur du port

Brest vue de l'intérieur du port

Huile sur toile par Jean-François Hue(1751-1823)

Commande de l’État en 1791.

Les navires qui partaient pour un long périple devaient etre très robustes,pouvoir contenir vivres et marchandises pour quatre années de campagne,embarquer plus d'une centaine d'hommes et loger égallement du personnel civil.

D'après le Comté d'Hector,l'ensemble des vivres nécessaires à quatre années de campagne pour 220 hommes correspondait environ à 935 tonneaux,c'est à dire qu'à eux seuls,les vivres remplissaient quasiment les deux navires.Il fallait donc se résoudre à ne prendre des vivres frais qu'en quantités limitées et à réduire également les vivres secs,les saumures et les liquides à trois années de campagne.On s'approvisionnerait aux escales.

Concernant Lapérouse,il demanda que l'on embarque des denrées de première qualité,condition essentielle à leur longue conservation.

Dans les chaloupes il y avait des moutons,des cochons,amarrés sur les passavants.Les volailles destinées à la table des officiers,étaient sur la dunette arrière.

 

 
Le port du Havre au XIXe siècle

Le port du Havre au XIXe siècle

Le port du Havre 1843

Ce tableau d'Emile LOUBON représente l'avant port du Havre  au XIXe siècle .

On aperçoit La Maison de l'Armateur au deuxième plan, sur la droite.

Le Havre, port négrier

(Passé négrier comme dans de nombreux ports français)

Havre, l’étude détaillée des mouvements internes à cette période de trente ans montre la concentration de cette croissance entre 1783 et 1791. De 1763 à 1773, le nombre des expéditions havraises est de 83. Après l’amorce d’un nouveau palier de 1774 à 1778 (62 expéditions), la guerre d’Amérique provoque, en dépit de la continuation de ce commerce sus pavillon neutre, un nouveau ralentissement. Le mouvement ascendant redémarre en 1783, avec 16 expéditions. Entre cette date et 1791, on enregistre 191 expéditions soit 42,3% du total des expéditions havraises au XVIIIe siècle.

En 1784 puis en 1786, tout navire négrier reçoit une prime d’encouragement de 40 livres par tonneau de jauge avant son départ et une prime d’un montant de 160 à 200 livres par captif débarqué aux colonies.

A partir du milieu des années 1780, Le Havre voit notamment arriver, outre Thomas Collow, Miles Barber, négrier anglais à la tête d’un empire de 12 postes de traite en Afrique. Endetté, ce dernier vient au Havre dans le but de franciser ses navires à des armateurs havrais pour bénéficier des primes du gouvernement français.

La création du Havre

La création du Havre en 1517 est due à une demande des marchands de Rouen formulée explicitement par l’avocat Nicolas Caradas en mai 1515 lors des Etats de Normandie. Jusqu’au début du XVIIIe siècle, Le Havre est le port d’armement des marchands rouennais et le négoce havrais composé des facteurs des maisons rouennaises

Le commerce atlantique et la traite

Ont fait du Havre un port solidement enraciné dans l'économie marchande et capitaliste du X Ville siècle. Négociants et armateurs ont bénéficié au premier chef de cette prospérité souvent investie dans la pierre et la terre : hôtelsentrepôts du Grand Quay (Robert Richard), demeures cossues de la "Côte", ébauche proto-industrielle(raffineries de sucre, manufacture royale de tabacs), ascension sociale contrastant avec les populations flottantes et cosmopolites des ports, naissance d'un nucleus culturel et de lieux de sociabilité novateurs, tout rappelle dans son identité collective, ce que doit Le Havre au trafic négrier, même si cette problématique soulève bien des paradoxes et provoque le nécessaire devoir de mémoire.  

A la suite de la copie d’un article évoquant le retour de l’esclavage, Bonvoisin fait cette remarque lapidaire : « après le mal, le remède ».

En kréol mauricien:"après la mort,La tisane".

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