Ils ont séjourné dans ces iles

 
Bernardin de Saint Pierre

Bernardin de Saint Pierre

Bernardin de Saint Pierre eut une jeunesse pauvre et aventureuse, voyagea (Voyage à l’île de France - Merlin - Paris - 1773), fut au service de la Russie ; de retour en France, il fréquenta les salons philosophiques, notamment ceux de Mlle de Lespinasse et de Mme Necker. L'insuccès de la lecture de Paul et Virginie chez cette dernière jeta l'auteur dans un tel doute sur la valeur de son ouvrage qu'il faillit le détruire ; ce fut Joseph Verret qui le sauva du feu. Les Études de la nature, ouvrage inspiré par Jean-Jacques Rousseau, dont Bernardin de Saint-Pierre était l'ami, obtint au contraire, un grand succès. Lauréat de l'Académie de Besançon, Bernardin de Saint-Pierre fut intendant du Jardin des Plantes et du cabinet d'histoire naturelle en 1791, professeur de morale à l'École normale en 1794. Il fit partie de l'Institut en 1795, classe des Sciences morales et politiques et à l'organisation de 1803, il occupa, dans la deuxième classe le fauteuil de A.-L. Séguier. Il devait recevoir Raynouard, Picard et Laujon le 24 novembre 1807 ; il écrivit son discours de réponse aux trois récipiendaires, mais septuagénaire et ayant la voix faible, il dut laisser à François de Neufchâteau le soin d'en donner lecture : ce discours eut d'ailleurs peu de succès auprès du public fatigué des trois qu'il venait d'entendre. En 1904, M. Eugène Patron légua au muséum une somme de cinquante mille francs destinée à élever une statue à Bernardin de Saint-Pierre dans le Jardin des Plantes. Patin a prononcé son Éloge et Aimé Martin a écrit une Notice sur Bernardin de Saint-Pierre. Bernardin de Saint-Pierre embarque à Lorient le 3 mars 1768 en qualité de « Capitaine d’Infanterie, Ingénieur des Colonies aux frais du Roy » sur le navire de la Compagnie des Indes "Le Marquis de Castries" à destination de l'île de France et de l'île Bourbon. Il prend ses repas comme l’indique le rôle d’équipage à la table du capitaine du navire, le sieur Jean Baptiste Christy de la Pallière, dit Christy-Pallière (né en 1719, Saint-Malo - + 1787, Inzinzac-Lochrist), capitaine des vaisseaux de la Compagnie des Indes. C’est un navire de 800 tonneaux , avec 146 hommes d’équipages, qui transporte des mâtures pour le Bengale.

 
Charles Marie René Leconte de Lisle

Charles Marie René Leconte de Lisle

Ne vous contentez pas simplement de voyager

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Charles Marie René Leconte de Lisle, né le 22 octobre 1818 à Saint-Paul dans l’Île Bourbon et mort le 17 juillet 1894 à Voisins, était un poète français.

Leconte de Lisle passa son enfance à l’île Bourbon et en Bretagne. En 1845, il se fixa à Paris. Après quelques velléités lors des événements de 1848, il renonça à l’action politique et se consacra entièrement à la poésie.

Son œuvre est dominée par trois recueils de poésie, les « Poèmes antiques » (1852), les « Poèmes barbares » (1862) et les « Poèmes tragiques » (1884), ainsi que par ses traductions d’auteurs anciens.

Il est considéré comme le chef de file du mouvement parnassien, autant par l’autorité que lui a conférée son œuvre poétique propre que par des préfaces dans lesquelles il a exprimé un certain nombre de principes auxquels se sont ralliés les poètes d’une génération – entre la période romantique et le symbolisme – regroupés sous le vocable de parnassiens à partir de 1866.

L’Empire s’était honoré en lui assurant une pension et en le décorant ; la République l’attacha à la bibliothèque du Sénat, dont il devint sous-bibliothécaire en 1872, et le nomma officier de la Légion d’honneur en 1883.

En 1886, neuf ans après une première candidature infructueuse à l’Académie française, Leconte de Lisle fut élu, succédant à Victor Hugo. Et ce fut une séance mémorable que celle du 31 mars 1887, où Leconte de Lisle fut reçu par Alexandre Dumas fils.

Le 29 octobre 1818 naît à Saint-Paul "Charles Marie René... fils légitime du Sieur Charles Marie Leconte de Lisle, chirurgien... et de dame Anne Suzanne Marguerite Elisée de Lanux, son épouse...". Son père, d'origine bretonne, a été d'abord chirurgien, puis agriculteur et enfin commerçant. Arrivé dans l'île en 1816, il épouse mademoiselle de Lanux, fille d'un propriétaire saint-paulois. Alors que le petit Charles est âgé de trois ans la famille quitte la colonie et gagne la Bretagne. Tous s'installent à Dinan puis à Rennes jusqu'en 1832. Cette année marque le retour de la famille Leconte de Lisle à Bourbon. Il faut dire que monsieur Leconte de Lisle père est d'une nature plutôt instable. En effet le 23 juillet 1826 il s'est embarqué sur le Courrier de Bourbon en tant que chirurgien de mer. Il est revenu à l'île Bourbon le 31 octobre et en repart le 7 janvier pour Dinan où il a retrouvé sa famille. Mais l'année suivante il a regagné la colonie où il reste six mois avant de rentrer en Bretagne jusqu'en 1832 donc. De retour à Bourbon il se rend propriétaire de nouvelles terres, un domaine nommé "L'Olivier" et une habitation au "Bras de Saint-Gilles". Le jeune Charles vit le plus souvent au Bernica, région qu'il affectionne particulièrement. On dit communément qu'il a été un élève médiocre. Mais si ses résultats dans les matières scientifiques ne sont guère brillants, il n'en va pas de même pour la littérature, le grec et le latin où il montre une disposition toute particulière. En 1837 Charles a 18 ans et quitte à nouveau son île natale pour la France. Il passe son baccalauréat à Rennes ou il est reçu de justesse. Inscrit en droit à l'université de Rennes le jeune homme s'intéresse plus à la poésie, écrit des vers, assiste peu à ses cours d'où des résultats mitigés. Lassé du dilettantisme de son fils, le docteur Leconte de Lisle lui coupe les vivres. Il n'en faut pas plus pour que notre étudiant se mette sérieusement au travail. En 1848 il décroche sa licence pour le plus grand bonheur de son père. Rentré au pays Charles Marie s'inscrit au barreau de Saint-Denis. Mais il ne se sent pas à sa place dans la société bourbonnaise qu'il juge sans complaisance. "Voici quatorze mois que je suis à Bourbon, quatre cent vingt jours de supplice continu, mille quatre-vingt heures de misère morale, soixante mille quatre cent quatre-vingt minutes d'enfer", écrit-il en 1845. Il ajoute par ailleurs que "le créole est un homme grave avant l'âge, qui ne se laisse aller qu'aux profits nets et clairs, aux chiffres irréfutables, aux sons harmonieux du métal monnayé... Après cela tout est vain : amour, amitié, désir de l'inconnu, intelligence et savoir, tout cela ne vaut pas une graine de café...". Par ailleurs Leconte de Lisle, adepte des idées libérales qui marquent cette première moitié du XIXe siècle, se choque de cette société créole fondée sur le système esclavagiste. Son propre père, qui possède 42 esclaves qu'il fait travailler et vend comme du bétail, lui apparaît sous les traits d'un "négrier". Madame Beer, amie intime du poète sur la fin de la vie de ce dernier, écrira : "Tout au long du jour, il était poursuivi par les cris des noirs qu'on frappait.

 

 
Charles Baudelaire à séjourné à lisle de France et à lisle Bourbon

Charles Baudelaire à séjourné à lisle de France et à lisle Bourbon

Charles Baudelaire,écrivain,poète,critique d’art et journaliste,

Le 20 octobre 1841,Baudelaire encore à Bourbon, il adresse une lettre à M. Autard de Bragard à laquelle il joint le poème

 " À une dame créole" 
 « Vous m'avez demandé quelques vers quand j'étais à Maurice pour votre femme, et je ne vous ai pas oublié. Comme il est bon, décent, et convenable, que des vers, adressés à une dame par un jeune homme passent par les mains de son mari avant d'arriver à elle, c'est à vous que je les envoie, afin que vous ne les lui montriez que si cela vous plaît. »

A une dame créole
Au pays parfumé que le soleil caresse
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d'orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le cœur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.

Au 19 ième siècle, le terme « créole » désigne essentiellement les blancs nés dans les îles.

De retour à Paris, Charles s’éprend
de Jeanne Duval, une « jeune mulâtresse » avec laquelle il connaîtra les charmes et les amertumes de la passion. Dandy endetté, il est placé sous tutelle judiciaire et mène dès 1842 une vie dissolue. Il commence alors à composer plusieurs poèmes des Fleurs du mal. Baudelaire  défend Delacroix comme représentant du romantisme en peinture, mais aussi Balzac lorsque l’auteur de La Comédie humaine est attaqué et caricaturé pour sa passion des chiffres.

Charles Baudelaire (1821-1867)

photographié par Nadar en 1856

 
L'Abbé de la Caille

L'Abbé de la Caille

En 1753, l’année où l’abbé de La Caille s’est rendu à l’île de France(Ile Maurice) pour établir des relevés afin de dresser une carte de l’île, ce dernier mit ses observations par écrit et décrivit l’île de cette manière : "Le terrain de l’Isle de France est en général assez bon, mais il est recouvert d’une quantité prodigieuse de pierres de toutes sortes de grosseurs, dont la couleur est cendrée noire.........On y trouve aussi beaucoup de pierres ponces, surtout sur la côte nord de l’isle, de laves ou espèce de laitier, de fer, de grottes profondes et d’autres vestiges manifestes de volcan éteint. L’Isle de France est presque toute couverte de bois. Ces bois sont assez beaux, surtout du côté du sud-est de l’isle. Ils sont fort embarrassés de fougères et de lianes. L’Isle de France est arrosée de plus de soixante ruisseaux. Ils sont fort près les uns des autres dans la partie méridionale de l’isle. Il y en a même de fort considérable, que leur largeur et leur profondeur rendent difficiles à passer. Le milieu de l’isle est rempli d’étangs d’eau douce, qui sont la source de la plupart de ces ruisseaux. La côte nord-est et du nord-ouest de l’Isle est sans eau ; on n’y rencontre guère que des mares d’eau salée. La dixième partie de l’isle, ou à peu près, est défrichée et cultivée : on y sème du froment, de l’orge, de l’avoine, du riz, du maïs et du millet. Une partie des terres est en manioc pour nourrir les noirs. On fait en quelques endroits du sucre et du fort beau coton. On ne peut labourer les terres à cause des pierres. On les façonne à coups de pioches, et l’on jette quelques grains dans chaque trou formé par la pioche. Dès qu’un champ est moissonné, on y plante souvent un autre grain. Les nouveaux défrichés sont assez fertiles ; mais on les fait trop travailler. Les grands abattis de bois qu’on a faits pour établir certains quartiers, les ont rendus sujets à des sécheresses qui changent les terres en poussière, entretiennent les insectes et les fourmis. On cultive dans les jardins avec assez de succès la plupart de nos légumes d’Europe, dont on fait venir les graines de France, du Cap et de l’Isle de Bourbon.

 
Decaen

Decaen

PIASTRE DECAEN

Dix livres "Piastre Decaen"

 L'histoire de la frappe de cette monnaie est particulièrement intéressante, en voici les détails.

Pierre Bouvet, marin né à l'île de Bourbon (actuelle île de la Réunion), commandait en 1809, l'Entreprenant, un brick de guerre de douze canons de 12, et de cent dix hommes d'équipage. Croisant près de Manille, Bouvet s'empara, le 20 octobre 1809, de l'Ovidor, de neuf cents tonneaux, armé de dix-huit canons de 12, et de cent soixante hommes d'équipage, appartenant à la Compagnie des Indes Hollandaises.

Il trouva à bord de ce navire une riche cargaison de marchandises de Chine et de deux cents trente mille PIASTRES renfermées dans des barils. Cette somme n'était pas composée seulement de numéraire : des lingots d'or et d'argent la complétaient. Bouvet expédia sa prise à l'île de France (actuelle île Maurice). A bout de ressources, le général Decaen, alors gouverneur de l'île de France, profita des matières d'or et d'argent provenant de l'Ovidor pour créer une nouvelle monnaie. Un arrêté du 8 mars 1810 en donne les caractéristiques : " Pour la monnaie d'argent, Le titre sera de dix deniers. La taille sera de 9 pièces et un septième au marc. La valeur monétaire de chaque pièce sera de dix livres argent de la colonie (soit cinq francs). Leur diamètre sera de trois centimètres et neuf millimètres et leur épaisseur de deux millimètres. Article II. Ces pièces porteront pour empreinte, d'un côté l'aigle impérial couronné, avec le millésime 1810 au-dessous, et ces mots : Isles de France et Bonaparte, pour légende ; de l'autre, ces mots […] 10 livres […] renfermés entre deux palmes de laurier et d'olivier ; […] un cordon sur la tranche. " Lorsque les balanciers monétaires furent prêts, on frappa la monnaie d'argent, qui fut aussitôt mise en circulation. Quand arriva le moment de s'occuper de la monnaie d'or, les graves événements qui se déroulaient alors n'en permirent pas la frappe. Nommé capitaine général des établissements français en Inde par le Premier Consul en 1802, il déploie dans cette difficile mission les qualités de l’administrateur aussi bien que celles du guerrier. Il alla d’abord à Pondichéry, puis revint à l’île de France et protégea pendant huit ans les établissements français, situés à l’est de l’Afrique, contre les attaques réitérées des Britanniques et leur captura un nombre considérable de navires marchands. L'explorateur anglais Matthew Flinders fut pendant plus de six ans son prisonnier. En 1810 (Bataille de grand Port) n’ayant avec lui que 1 200 hommes de garnison, il fut attaqué par une armée britannique de 20 000 hommes. Il résista quelque temps, obtint une capitulation honorable et, en quittant l’île, reçut dans une adresse que lui votèrent les colons, l’expression de leur estime et de leur reconnaissance.

 
Walter Farquhar Fullerton fils de Sir Robert Townsend Farquhar

Walter Farquhar Fullerton fils de Sir Robert Townsend Farquhar

Fils illégitime de Sir Robert Townsend Farquhar,Walter Farquhar Fullerton est né le 12 Juin 1801 et baptisé le 30 Mars 1803 à l'église de la garnison de Fort William à Calcutta . À la mort de son père en 1830 , Walter a reçu £ 2,000 , tandis que son jeune frère , Walter Minto , a hérité de la succession et le titre de leur père . Sir Robert a fait ses études à l'école de Westminster , avant de rejoindre le service de la Compagnie des Indes à Madras en 1793. Au cours de ses carrières avec la Compagnie des Indes et le gouvernement britannique , Sir Robert a gagné une réputation en tant qu'administrateur efficace et ambitieux , notamment servir comme Seigneur lieutenant du Prince -de-Galles ( maintenant Panang ) 1804-1805 . Sir Robert est arrivé à l'île Maurice avec l'armée britannique conquête en 1810 et a servi comme gouverneur et commandant en chef entre 1810 à 1817 et de nouveau de 1820 à 1823 . Il a appelé et a publié un tableau de l'île voisine de Madagascar et l'archipel du nord-est de l'île Maurice , de susciter l'intérêt dans de nouveaux domaines pour le commerce britannique. Il a fait des efforts déterminés pour l'abolition de la traite des esclaves locale , a poursuivi principalement par des corsaires français et a conclu des traités efficaces se terminant le commerce à la fois avec Madagascar et Muscat . En 1821, il a été créé un baronnet . Sir Robert a démissionné de ses postes de gouverneur et commandant en chef en 1823. Au cours de son voyage de retour , il a visité Madagascar où il a été reçu en grande pompe . L'année suivante , Sir Robert a adopté le nom de famille supplémentaire , Townsend . En 1825, il a été élu au Parlement pour l'arrondissement de Newton , dans le Lancashire avant de représenter Hythe jusqu'à sa mort en 1830 .

Miniature vers 1790-1808

 
Table of the geographical positions year 1753

Table of the geographical positions year 1753

Table of the geographical positions of the remarkable points in the Isle de France,wild the heigbt of his mointains above the level of the sea,according to the geometrical operation de L'Abbe de La Caille in the year 1753

 
GOUY D'ARSY Louis-Marthe de(Saint Domingue)

GOUY D'ARSY Louis-Marthe de(Saint Domingue)

GOUY D'ARSY Louis-Marthe de (1753-1794) Lieutenant général en Vexin,fut le  député de la colonie de Saint-Domingue aux États Généraux.

Il ne retrouvera plus la liberté et fera partie du lot des malheureux sacrifiés de la prétendue conspiration des prisons de 1794. 

Né le 15 juillet 1753 il meurt guillotiné le 5 thermidor an II (23 juillet 1794).

 Louis-Marthe Gouy d'Arsy (ou d'Arcy) fait ses études au collège d'Harcourt, puis à l'école d'artillerie de Strasbourg, avant de gravir rapidement les échelons des distinctions d'Ancien régime, privilèges facilement accordés aux enfants bien nés des familles qui fréquentent la Cour. En 1788, il est ainsi chevalier de Saint-Louis, grand bailli d'épée des baillages de Melun et Moret, et administrateur de la compagnie des Eaux de Paris. Marié depuis 8 ans à Anne-Aimable Hue de Bayeux, une riche créole de Saint-Domingue, il est un des grands propriétaires de l'île, se vante d'y posséder 500 esclaves, et détient un quart des parts de la grande sucrerie Bayeux et de la grande cafetière Provence (toutes deux estimées à plus d'un million de livres). Il est un des promoteurs des réunions régulières des colons résidants à Paris, réunions qui formalisent la création du comité colonial de Saint-Domingue, le 15 juillet 1788. Un des travaux fameux de cette commission, qui réunit avec Gouy et 5 autres grands propriétaires quelques futurs constituants (Choiseul-Praslin, Reynaud et Pérrigny) est la distribution de la brochure qu'elle fait rédiger par M. de la Croix : Voeux patriotiques d'un Américain sur les prochains Etats généraux. Les colons y manifestent leur envie, sommes toutes légitime, de participer davantage à l'élaboration des lois régissant les colonies. Les commissaires du comité auront pourtant beau batailler ferme dans les cabinets ministériels : le 8 août 1788, les Etats-généraux sont convoqués pour le 5 mai 1789, sans représentants des colons. C'est une sacrée déception pour Louis-Marthe qui, après s'être vu refuser la confiance de la Noblesse de Melun, avait du se rabattre sur ses collègues du comité pour être élu deuxième député de Saint-Domingue (l'actuel Haïti), où il n'avait pourtant jamais résidé. Mais la Révolution offre une carrière aux initiatives. Les députés des colonies, sans pouvoirs, sont bien présents aux séances des députés officiels. Gouy est même admis à siéger, de fait, le 13 juin 1789. Une semaine plus tard, dans ce moment d'extrême tension où les députés du tiers se réunissent, renforcés de quelques nobles et de quelques ecclésiastiques pour déclarer le serment du Jeu de Paume, les députés des colonies s'y trouvent encore. Ils prêtent serment. Dès lors il sera vain de leur rappeler l'irrégularité de leur présence au sein de l'Assemblée nationale. La Société des Amis des noirs, et ses sympathisants parmi les députés s'y casseront les dents. Tout au plus arriveront-ils à limiter le nombre de représentants des colons à l'Assemblée : Arguant la richesse des productions des îles et le nombre de ses habitants, Gouy réclame pour 20 députés. Mirabeau rappelle qu'aucun homme de couleur des îles n'a pu avoir la possibilité de participer à l'élection de ces grands propriétaires, et signale perfidement que les régions françaises n'ont pas compté le nombre de leurs chevaux et mulets pour y proportionner leur nombre de députés ; que si alors ce sont bien à des bêtes de sommes que sont assimilés les nègres, cette députation doit être ramenée à 4 représentants. L'assemblée tranche le 4 juillet 1789. Ils seront six. Gouy en fait partie. Siégeant d'ordinaire à gauche, il interviendra une cinquantaine de fois entre juillet 89 et septembre 91. Cette anicroche avec Mirabeau est le prélude des nombreuses, intenses et tumultueuses discussions qui permettront à Gouy d'Arsy de s'illustrer dans la matière, où, comme il se doit, il est le plus prolixe tout au long de sa carrière de Constituant : la question des colonies et le statut de ses habitants.

 

 

 
Antoine-Raymond-Joseph Bruny d’Entrecasteaux

Antoine-Raymond-Joseph Bruny d’Entrecasteaux

d'Entrecasteaux, dit le « chevalier d'Entrecasteaux », né le 8 novembre 1737 au château d'Entrecasteaux Gouverneur général des Mascareignes Isle de France(Maurice) de Bourbon(La Réunion) et de île Rodrigues en février 1787, poste qu'il occupe jusqu'en novembre 1789, date à laquelle il rentre en France. Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse. Gouverneur dans l'océan Indien Directeur-adjoint des ports et arsenaux, où il révèle des qualités d'organisation, le chevalier d'Entrecasteaux demande sa mise en retraite en 1785, pour des raisons familiales. Il reçoit, la même année, le commandement de la Résolution, d'où il dirige, comme chef de division, les forces navales françaises en océan Indien. Il s'y distingue par des navigations hardies : ouvrant une nouvelle route maritime vers la Chine, il choisit de passer le détroit de la Sonde, les Moluques, les Mariannes et les Philippines, jusqu'à Canton, en traversant, contre la mousson, des régions inexplorées et dangereuses. Embarqué en 1755 sur la frégate la Pomone, à Cadix et à Saint-Domingue. Il passe l'année suivante, au début de la guerre de Sept Ans, dans l'escadre de La Galissonière avec laquelle il participe, à bord de la Minerve, à la prise de Minorque le 20 avril 1756, contre la flotte de l'amiral Byng. Il est promu enseigne de vaisseau en avril 1757.

Portrait du chevalier d'Entrecasteaux enfant.

 
Evariste Désiré de Forges, chevalier de Parny

Evariste Désiré de Forges, chevalier de Parny

Issu d'une famille originaire du Berry, installée en 1698 à l'île Bourbon, Évariste de Parny est né en 1753 à L'Hermitage de Saint-Paul. Il quitte son île natale à l'âge de neuf ans1 pour venir en France métroplitaine avec ses deux frères, Jean-Baptiste et Chériseuil. Il fait ses études au collège Saint-Thomas de Rennes. D'après l'historien Prosper Ève, « une tradition développée par ses ennemis veut qu'à dix-sept ans, il a envisagé d'embrasser la carrière ecclésiastique et est entré au séminaire de Saint-Firmin avec l'intention ferme de s'enfermer au couvent de La Trappe ».

En fait, il a déjà « perdu une foi qui n'a d'ailleurs jamais été trop vive »1. La thèse de Catriona Seth montre que les archives confirment le séjour du futur écrivain à Saint-Firmin. Il part officiellement pour cause de maladie mais il s'agit peut-être d'une maladie diplomatique... En définitive, Parny choisit une carrière militaire, celle de ses frères et de son père, après avoir estimé qu'il avait trop peu de religion pour prendre l'habit, le christianisme le séduisant avant tout par les images de la Bible. Son frère Jean-Baptiste, écuyer du comte d'Artois, l'introduit à la cour de Versailles où il fait la connaissance de deux autres militaires qui, comme lui, se feront un nom dans la poésie : Antoine Bertin, originaire comme lui de l'île Bourbon, et de Nicolas-Germain Léonard, qui était, lui, originaire de la Guadeloupe. En 1772, il est capitaine d'une compagnie de gendarmes du Roi1. En 1773, son père le rappelle à l'île Bourbon, où il revient âgé . Durant ce séjour, le jeune homme de vingt ans découvre ses dispositions poétiques1 et tombe passionnément amoureux d'une jeune personne, Esther Lelièvre, que son père l'empêche d'épouser.

Lettre d'Évariste Désiré de Forges, chevalier de Parny envoyée de l’île Bourbon en janvier 1775, où l’on voit ses positions anti-esclavagistes :

Je te sais bon gré, mon ami, de ne pas oublier les nègres dans les instructions que tu me demandes ; ils sont hommes, ils sont malheureux ; c’est avoir bien des droits sur une âme sensible. Non, je ne saurais me plaire dans un pays où mes regards ne peuvent tomber que sur le spectacle de la servitude, où le bruit des fouets et des chaînes étourdit mon oreille et retentit dans mon coeur. Je ne vois que des tyrans et des esclaves et je ne vois pas mon semblable. On troque tous les jours un homme contre un cheval : il est impossible que je m’accoutume à une bizarrerie si révoltante. Il faut avouer que les nègres sont moins maltraités ici que dans nos autres colonies ; ils sont vêtus ; leur nourriture est saine et assez abondante : mais ils ont la pioche à la main depuis quatre heures du matin jusqu’au coucher du soleil ; mais leur maître en revenant d’examiner leur ouvrage répète tous les soirs : "Ces gueux-là ne travaillent point". Mais ils sont esclaves mon ami ; cette idée doit bien empoisonner le maïs qu’ils dévorent et qu’ils détrempent de leur sueur. Leur patrie est à deux cents lieues d’ici ; ils s’imaginent cependant entendre le chant des coqs et reconnaître la fumée des pipes de leurs camarades. Ils s’échappent quelquefois au nombre de douze ou quinze, enlèvent une pirogue et s’abandonnent sur les flots. Ils y laissent presque toujours la vie ; et c’est peu de chose lorsqu’on a perdu la liberté..."

Dans les années 1780, Chateaubriand, plus jeune de 15 ans qu’Evariste, écrit : « Je savais par cœur les élégies du chevalier de Parny, et je les sais encore. Je lui écrivis pour lui demander la permission de voir un poète dont les ouvrages faisaient mes délices ; il me répondit poliment : je me rendis chez lui rue de Cléry. Je trouvai un homme assez jeune encore (Parny avait 35 ans), de très bon ton, grand, maigre, le visage marqué de petite vérole. Il me rendit ma visite. Je le présentai à mes sœurs. Il aimait peu la société et il en fut bientôt chassé par la politique. Il était alors du vieux parti. Je n’ai point connu d’écrivain qui fût semblable à ses ouvrages : poète et créole, il ne lui fallait que le ciel de l’Inde, une fontaine, un palmier et une femme. Il redoutait le bruit, cherchait à glisser dans la vie sans être aperçu, sacrifiait tout à sa paresse, et n’était trahi dans son obscurité que par ses plaisirs qui touchaient, en passant, sa lyre ».

Un retour à Bourbon à l’âge de vingt ans, une liaison amoureuse (?) avec Esther Lelivre qu’il nomme Eléonore dans sa poésie. En 1778, parution des Poésies Erotiques,

Parny est ruiné par la Révolution, il travaille dans divers ministères, fait paraître des oeuvres, La Guerre des Dieux, Le Portefeuille Volé, Les Déguisements de Vénus.> Marié en 1802, Académie Française en 1803. Donné par l’Anthologie Poétique française, XVIII° siècle, Garnier-Flammarion, peu d’ouvrages le citent comme membre de l’Académie Française, parfois on le donne simplement comme membre de l’Institut de France, fondé en 1795, regroupant les académies Française, des inscriptions et Belles-lettres (fondée en 1664) des sciences (1666), des beaux-arts (1816) et des sciences morales et politiques (1832)

Pensionné par Napoléon en 1813 (pension supprimée par la Restauration), il meurt le 5 décembre 1814 en ayant connu une notoriété certaine.

En 1783, nouveau voyage à Bourbon, l’île de France et en Inde. Il aurait composé les Chansons Madécasses pendant son séjour à Pondichéry. Publication des Chansons Madécasses en 1787.

Paroles de Chansons madécasses

Ecrit par Évariste Désiré de Forges de Parny

Nahandove, ô belle Nahandove ! l’oiseau nocturne a commencé ses cris, la pleine lune brille sur ma tête, et la rosée naissante humecte mes cheveux. Voici l’heure : qui peut t’arrêter, Nahandove, ô belle Nahandove ? Le lit de feuilles est préparé ; je l’ai parsemé de fleurs et d’herbes odoriférantes, il est digne de tes charmes, Nahandove, ô belle Nahandove ! Elle vient. J’ai reconnu la respiration précipitée que donne une marche rapide ; j’entends le froissement de la pagne qui l’enveloppe, c’est elle, c’est Nahandove, la belle Nahandove ! Reprends haleine, ma jeune amie ; repose-toi sur mes genoux. Que ton regard est enchanteur ! que le mouvement de ton sein est vif et délicieux sous la main qui le presse ! Tu souris, Nahandove, ô belle Nahandove ! Tes baisers pénètrent jusqu’à l’âme ; tes caresses brûlent tous mes sens : arrête, ou je vais mourir. Meurt-on de volupté, Nahandove, ô belle Nahandove ? Le plaisir passe comme un éclair ; ta douce haleine s’affaiblit, tes yeux humides se referment, ta tête se penche mollement, et tes transports s’éteignent dans la langueur. Jamais tu ne fus si belle, Nahandove, ô belle Nahandove ! Que le sommeil est délicieux dans les bras d’une maîtresse ! moins délicieux pourtant que le réveil. Tu pars, et je vais languir dans les regrets et les désirs ; je languirai jusqu’au soir ; tu reviendras ce soir, Nahandove, ô belle Nahandove.

 
Sir Henry Barkly1815-1898

Sir Henry Barkly1815-1898

Sir Henry Barkly fut le gouverneur colonial, a commencé sa carrière dans les affaires et la politique.Il fut égallement le gouverneur de la Guyane britannique et la Jamaïque. Nommé gouverneur de Victoria(Seychelles), il est arrivé dans la colonie la veille de Noël 1856, quelques semaines après la première séance de son parlement nouvellement créé. Son mandat a commencé terriblement quand sa femme est morte après avoir donné naissance à un fils en Avril 1857. Au cours des six prochaines années la priorité de Barkly ne assurait gouvernement stable - un défi, comme dans les années 1890, le Parlement devait comprendre généralement membres indépendants qui, regroupés en factions selon aux questions de l'heure. Pendant ce temps, il était un fervent partisan des mouvements philanthropiques et intellectuelles; il a été fondateur et président de la Royal Society de Victoria, et a aidé à fonder la National Gallery, la Société d'acclimatation et de l'Observatoire national. Ce était Barkly qui a proposé - en 1861 - que l'expédition d'exploration victorienne devrait être connu désormais comme l'expédition d'exploration Burke et Wills. De 1863 à 1870, il devient gouverneur de l'île Maurice; sept ans plus tard, il fut envoyé au cap de Bonne-Espérance, où il a pris plusieurs décisions regrettables avant d'être rappelé en Angleterre en 1877.

À la retraite, à titre de membre élu de la Royal Society et la Royal Geographical Society, il se est appliqué à la science.

La cité Barkly et le Barkly Wharf (bâtiment principal du Caudan)portent son nom.

Sir Henry Barkly peint par Thomas CLARK en 1864.

Dans les années 1860 Thomas CLARK a enseigné dans les écoles des Artisans of Design de Carlton et de Collingwood, et être connu pour ses paysages de la région de Melbourne.

 

 
Charles-Édouard Brown-Séquard né le 8 avril 1817 à Port-Louis.

Charles-Édouard Brown-Séquard né le 8 avril 1817 à Port-Louis.

Charles-Édouard Brown-Séquard né le 8 avril 1817 à Port-Louis.

D'un père Américain Edward Brown de Philadelphie et d'une mère Française (Séquard),il quitta l'Amérique à l'age de 21 ans pour venir faire à Paris ses études médicales,et fut reçu docteur en 1848.Sa thèse,qui avait pour titre:Recherches et expèriences sur la physionomie de la moelle épinière,fut très remarquée,et attira l'attention du monde scientifique.

Très pauvre,Brown-Séquard employait toutes ses ressources à l'achat d'instruments et d'animaux pour ses expèriences de vivisection.L'argent lui manquait-il,il faisait les expèriences sur lui meme.

A partir de 1878,Brown-Séquard se fixe en France,et entre à l'académie de sciences ,en 1881,dans la section de médecine,en remplacement de Vulpian.En 1887,il succède à Paul Bert comme président de la société de Biologie.En 1889,il est décoré de la légion d'honneur.

Cette année là,Brown-Séquard communiqua, à l'académie des sciences ses recherches sur la recridescence de vitalité qui se  manifeste chez un animal ou chez l'homme atteint d'une lésion organique.

Cete méthode à eu des résultats fort contastés.On l'a vantée contre l'ataxie locomotrice;mais on ne saurait citer de guérison bien certaine.La consommation du nouvel elixir de longue vie était devenue telle en ces derniers temps,que les préparateurs du cours du collège de France ne pouvaient plus suffire aux demandes.Brown-Séquard n'avait d'ailleurs jamais songé à spéculer sur sa découverte,et ne  pouvant garantir la pureté des extraits préparés dans le commerce,il avait informé tous les mèdecins qu'il tenait gratuitement des flacons à leur disposition.

Des polémiques d'une extrème violence s'engagèrent à cette occasion:les plaisanteries assaillirent de toutes parts le vieux savant qui tint tête à l'orage.

Il faut attendre pour juger des avantages de ce procédé médico-chirurgical,qui n'est pas toujours sans danger;on se demande si l'inventeur lui meme,qui faisait grand usage sur sa propre personne des injections dont il s'agit,n'a pas sucombé à l'excès de cette médication.Brown-Séquard est mort à Paris le 2 avril 1894,il ne laisse qu'une fille.        

(1852,Brown-Séquard avait fondé le journal de physiologie de l'homme et des animaux)

Un hopital porte son nom à Maurice et la Société philatélique de Maurice a émis un timbre,pour le centenaire de sa mort en 1994.

Il existe une rue Brown-Séquard à Paris dans le XVe arrondissement. Il existe aussi une avenue Brown-Séquard à Nice dans le quartier de Cimiez. 

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